vendredi 22 janvier 2010

Port-au-Prince, temoignage d'une femme-medecin

PORT-AU-PRINCE VENDREDI 12 FEVRIER

Aujourd`hui le gouvernement a décidé d`une journée de deuil et de prières national; la population rallonge de deux jours : trois jours entiers….toutes religions confondues, puisque des pasteurs, autant que des prêtres et des « houngans » (prêtre vodou) ont pris la parole devant des milliers de fidèles, partout en ville et en province, sur des podiums improvisés, retransmis pas les radios et TV ..qui fonctionnent !

….Il faut savoir que c`est le moment du carnaval …et que le carnaval en Haïti est la plus grande fête populaire appréciée de tous et toutes; dans ce contexte, pas de débauche…mais ce que j`ai vu et entendu aujourd`hui est un « carnaval évangélique » !!! un exutoire à tout ce qui angoisse les gens en ces moments ….

La vie reprend, certes pas identique ..car on ne peut pas encore faire abstraction de tout ceux qui ne sont plus la, des pertes de tout genre et d`un avenir si incertain.

Le principal problème, disons le plus urgent est de savoir comment reloger ce million de personnes sans abris, provisoirement ou pas, avant la saison des pluies qui est imminente; hier matin une pluie forte, d`une heure seulement, a crée la panique en de nombreux endroits.

Les tentes et les bâches sous lesquelles se réfugient les gens ne suffisent plus, aussi des « maisonnettes » de tôles et de bois récupérés sur les décombres, poussent partout au centre-ville qui devient progressivement un véritable bidonville….

Il semble que personne, au niveau du gouvernement comme des organisations internationales, n`a de réponse à court ni moyen terme. D`interminables réunions accouchent de souris !! La coordination de l`aide est un problème assez complexe, des enjeux peut-être importants ? des rivalités politiques et économiques ? …faut-il une intensité supérieure à 7.2 sur l`échelle de Richter pour ramener la conscience humaine à la réalité et aux besoins de la population ?

La présence d`un contingent de 20..000 GI`S sur le territoire nous interroge tous : pourquoi ces nombreux soldats humanitaires, qui ne font que déambuler dans les rues et distribuer des sacs de riz de 25 kgs ? On ne peut nier l`importance de l`aide humanitaire en ces moments, car Haiti ne peut pas faire face à cette catastrophe avec ses moyens précaires et insuffisants, mais ne faudrait-il pas étudier des solutions plus efficaces, en pensant aussi à relancer les petites activités, les petits commerces, au lieu de « vider » des tonnes de nourriture, de médicaments qui après 1 mois- et encore pour 6 mis au moins- détruisent quelque part une économie déjà fragile ?

Par exemple : les entreprises pharmaceutiques locales ne vendent plus leurs produits aux hôpitaux, puisque l`aide en médicaments gratuits est énorme sur ces derniers.
Le riz déversé par les organismes internationaux n`est pas toujours accompagné de produits comme des « pois » (haricots), d`huile, de sel….alors les gens revendent le riz pour acheter autre chose !...au risque de se faire arrêter.
Il y a des organismes qui calculent les rations alimentaires pour cinq jours, les quantité et qualité de vivres à distribuer. Il existe aussi des structures communautaires, comme des comités de quartiers, qui sont complètement oubliés malgré leur savoir faire et leur connaissance du terrain. Pourquoi ?...

On voit chaque jour des contre-exemples de la « débauche humanitaire » : des marchandes de nourriture (qui achètent les denrées, les préparent ) qui s`organisent pour faire des plats chauds sur un quartier…Pourquoi ne pas traiter avec elles ?? une forme de relance de leur économie…Dans 6 mois elles ne pourront peut – être plus lutter ??

On pourrai penser en 2010, que bien des années après l`éclosion des organisations d`urgence, après la gestion d`innombrables catastrophes dans le monde, les « têtes pensantes » ont des exemples et des données à capitaliser et à adapter à la situation.

Ces moments sont cruciaux…le virage qui pourrait faire enliser le pays dans une crise longue et durable est proche; s`il est mal pris, le développement qui s`en suivra ne sera pas « durable » lui !!!!!!

Je ne sais pas s`il faut prier…comme aujourd`hui…si cela suffit.

Les divergences recommencent à s`exprimer après 15 jours de « convergence » : c`est humain certes, le gros choc est passé, le naturel revient au galop. Mais au-delà de ces considérations, la réalité nous rappelle : destruction, décombres, sans-abris, pertes de vies, de biens, de travail, et me laisse avec des doutes : les « répliques » encore ressenties par beaucoup emporteront-elles certaines valeurs et surtout celles qui devraient nous aider à nous entendre pour reconstruire malgré tous les enjeux des uns et des autres ?


__________________
30 janvier
je dors enfin chez moi...apres etapes comiques vu de loin, J ai dormi dehors devant ds la cour pdt nb jours, puis sur la terrasse d`Isabelle, puis sous leur auvent, puis en dedans de leur appart mais porte ouverte...puis chez moi, porte de la galerie ouverte..puis ds mon lit, porte ouverte, puis et enfin ds mon lit et porte fermee....ouf...mais je dors tt habillee !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

mais qq part tt recommence, et peut etre une chance inouie ou pas...je ne sais pas....

en tt cas qq chose de rare dans une vie : voir et recommencer a zero ds la vie d un pays, d`un groupe d`individus !!! perdre les reperes et en refaire d autres....

Mais faire table rase ne nous a pas demande d`effort personnel.... finallement on est pas tellement a envier, ni se croire super star !!!!!!!
on a subi.....tjs plus facile !!...le ciel ou/et la terre ont decide pour nous, de façon juste= sans distinction de race et couleur............Terriblement dur !

on verra ce qui sortira de tt ca.....pas tout seul, avec des mains, des tetes et des coeurs

c`est l`idee de ce matin
________________
23 janvier
Certains commencent a reprendre leurs esprits et penser "apres"...car maintenant on est envahis d`aide sous toute formes, temoignage de solidarite certes, mais d`une desorganisation telle parfois qu`on a envie de rire ou de mordre !!!!
C èst un peu la foire d`empoigne de qui fera qui et mieux et plus visible que son voisin......qui n`est autre qu`un terrien comme lui !!!!!

Parfois on ne peut s`empecher de rire de voir ce que veulent ou imaginent les secours ds ces conditions..de voir ce qu`ils apportent: ce n`est pas le cas ici seulement.
on nous a debarque deux caisses de pansements pour cors aux pieds...

Mais aussi on nous a debarque bcp de choses utiles, il faut savoir faire la part des choses.

Il y a tjs de gros blesses mais c`est la prise en charge apres qui inquiete qd tous les urgentistes seront repartis, d`ici 15 jours au plus tard. la coordination est extremement difficile; le gouvernement a une cellule de crise mais les operations difficiles a realiser.

On essaie tous de reprendre les activites possibles; l`ecole reste un vaste programme ouvert et vide de propositions pour le moment et ceux qui ont des enfants, attendent ..je ne sais pas quel miracle..(moi aussi je fais un peu partie de ceux qui attendent..on ne peut pas avoir reponse a tt !!!!!).

Des batiments tombent encore, les secousses continuent mais breves...on ne les sent pas tous !!!...l`imagination ...
bcp de gens coninuent a quitter P au Prince, pur la province mais ils vont saturer les services deja faibles et au bout de qq temps reviendront cra ils trouvent a faire a la capitale plus que ds leur village.

le moral de tt le monde est en vagues...selon bcp de "variables"..objectives ou subjectives !!!! .....................une amie met une bouteille d`eau pres de la ou elle dort evc une bougie allumee..pour surveiller si ca bouge!!!!!!! on en est pas tous la mais on sursaute tous tres vite....pour rien.

mais on se reprend...tous les vivants quoi !!
________________
Le 22
aujourd`hui la ville reprend de l`activite.
mais il y a encore ces diables de secousses qui nous laissent le coeur palpitant....
des machines et bulldozers deblaient les constructions a terre, les decoupent ....chacun recupere ce qu`il peut.
les marchandes affluent ds les rues...on s`affaire !!!
Des quartiers sont encore jonches de tout...pas d`egalite ds les distributions du PAM, mais il y en a qui trouvent.
le soir l`ambiance re-apparait timide mais vitale: musique au coin des rues, forte, jeux de cartes, de dominos et blagues de tout genre...
Il y a de l eau, des camions, le service public..mais le courant ce sera plus difficle: les usa, les Dominicains et les francais ont mis leur technique au service du pays.

les ambassades etrangeres sont sollicitees +++ departs prevus et opportunites : j ai vu une dizaine de passeports de disparus ou pas ou morts...a l`entre de l`ambassade de fr...les gens essaient parfois de faire partir les leurs..la debrouille est de rigueur ! signe de vie.

a la clinique du SOE- MDM...on a encore des blesses non soignes depuis la "chose"..mais ca diminue, des maladies chroniques normales en cette saison, pas encore d`epidemies....ca peut ne pas se faire.

On se raconte nos histoires, celles des autres ca alimente encore le quotidien...pour un moment...comme quoi tout passe !!!!!!

Il faut qd meme signaler et remercier la Republique Dominicaine qui est intervenue la premiere, des le lendemain : pompiers, secouristes, eau, nourriture...IMPORTANT..au vu des relations pas toujours fraternelles entre les deux pays.
__________________________
21 janvier

Un peu en resume : l`aide au niveau medical, les gros caas de chirurgie est maintant bien organisee ; tous les hopitaux fonctionnent avec des equipes solides des internationaux, diaspora, et locaux. Le probleme principal est l`approvisionnement en materiel et equipements et carburant car tous ces gens entrent souvent avec des ressources humaines seulement. Les equipes travaillent ds la cour des hopitaux (personne ne veut entrer ds les batiments, surtout pas les malades) mais entre eux, juxtaposes !!!! dans un meme hopital, non cite, je vois des americains, des pompiere francias et un staff haïtien qui bossent chacun de leur cote : pb de langue et systeme de travail…….Il y a meme des hopitaux ou il y a trop de monde !

Mais apres ces grosses chirurgies, il faudra prendre en chrage ces patients….un a deux mois et les urgentistes seront repartis. Ca se prepare doucement avec les nationaux.
Beaucoup d`amputations…..de tt ages car les membres ecrases n`ont pas ete soignes a temps. Les protheses restent pb.

En province, ca s`organise aussi, peu a peu. Les degats sont moindres, mais bcp de gens ont quitte la ville et gonflent les rangs de ceux qui ne peuvent pas les absorber. D`autre part les personnes vivants a Port au Prince sont devenus des « urbains » et ne resteront pas en province.

Question nourriture : c`est le PAM qui gere les distributions, ca se passe assez bien pour le moment; ils vont sur place. Il ya environ 70 campements de 500 a 2000 personnes identifies sur la capitale. L`eau est distribuee correctement.

La prevision est, au niveau gouvernement, de faire 11 camps de refugies aux alentours de Port au prince….avec sanitaires et complets…pour combien d `annees ???????

Le carburant : difficile jusqu a present; le courant…ca n`en parlons pas ! Le reseau d eau a P au P refonctionne la ou les tuyaux ne sont pas casses.

Malgre tout en ville et sur les quartiers la vie reprend doucement, vente de produits alimentaires, pain, bougies..les petits metiers (la ou c`est possible). Les gens sur le quartier clouent toles et bois recuperes sur els decombres et rebatissent des abris en toles tres vite. Voudront ils se deplacer ?

Le champ de mars reste un gros pb : bcp trop de monde, et pas de sanitaire.

_______________
MARDI 19 janvier

Pour le moment c est pas encore tres organise. En gros : les hopitaux marchent ..avec l aide internationale. Mais le pb est la logistique et gaz car, sauf les Americains qui ont de gros moyens (voitures ds avions , porte avion qui purifie 14.000 gallons d eau/jour) les autres debarquent a pied !!!!! il faut les vehiculer sans vehicule…le diesel est rare.
C`est aussi le pb de l`aide alimentaire a distribuer : insecurite. La police a perdu bp de monde et commence a se ressaisir, mais il existe des comites de quartiers armes.
Certains evaluent precisement les degats.

Il y a encore des cadavres ds la rue. Et des charognards.Encore des vivants sous decombres parait-il..
Petion-ville est moins touche et recommence a marcher plsu ou moins.
On evalue a 80.000 les mrts ramasses, 500 personnes des nations unies (effondremetn de leur bureau).

Il n`y a pas encore de tentes, des latrines commencent a se creuser.

Les petits blesses : dependant des quartiers mais bcp de solidarite, entre ong , amis ect…certains sont deja bien organises, et malgre tout le sourire et les blagues fusent depuis 2 jours (pas partout mais bcp plus). Les prieres montent partout et en quantite de toutes les rues….

On essaie aussi de mettre des points de sante ca et la.

Les zones touchees en province (le sud est, le sud en partie) ne sont pas encore –ou presque pas- aidees tellement P au Prince a besoin. Des routes sont coupees (jacmel), rendant la chose plus difficile.

Le pb encore = manger. Il y a de quoi mais l`argent manque, du fait de pas de job journalier et puis les banques (pour ceux qui peuvent) sont ecrasees pour bcp.
Le gouvernement……il evalue…depuis 6 jours.

Bcp de monde part en province avec les familles; mieux. Mais les transports ne sont pas encore ok. Et puis les blesses qui arrivent en province epuisent vite les ressources des hopitaux de province. Ils demandent orthopedistes, anaesthesistes…ils n`en ont que tres peu.

Bref c est pas encore clair et malgre que 6 jours soient passes rien n`est encore tres fonctionnel.

Bcp de voleurs et pillards de tout ce qui est casse…..et ouvert…sans scrupules !!!!!

Pour le reste : on garde le contact.
On essaie d evaluer les degats avec une association sur mon quartier, pour canaliser les gens qui veulent faire qq chose.

Temoignage de la Gonave - Soley Lakay

Mardi 12 janvier 2010

A 17h15, le tremblement frappe l’île de la Gônave pendant environ 25 à 30 secondes avec un bruit incroyable. J’ai vu tout bouger dans tous les sens. J’étais dans le jardin à 5m de la maison ; ça bougeait dans tous les sens et ça criait.

Heureusement, les habitants ne vivent pas dans les maisons pendant la journée ! Beaucoup de maisons sont endommagées ; des maisons entières sont détruites.

C’est vraiment la panique générale. Les cris des gens résonnent dans le village partout. Après 3 répliques, j’ai demandé aux gens de ne pas dormir dans la maison par crainte d’autres répliques.

La maison de l’association n’a pas trop souffert. Les panneaux ne sont pas encore vérifiés ni la citerne ; la priorité, c’est pour les gens : s’il y a des blessés ou non, ou s’ils ont besoin d’être secourus comme ici à la Gônave, ça n’existe pas les moyens de secours.

Pour l’instant, il ne reste que les affaires personnelles à déblayer sous les combles.

Pour l’instant, pas de communication avec le monde extérieur : le téléphone ne marche pas, la radio non plus, sauf le France Inter International qui annonce cette nouvelle ; on demande aux gens de ne pas rester dans les maisons : ils n’ont pas d’endroit pour passer la nuit ; moi, je dois monter une tente pour la nuit.

Nous avons passé la nuit sous deux toiles de tente.

C’est par la radio que nous avons appris la force du tremblement de terre qui a frappé à 17h. La force était de 7,9 et quelques minutes plus tard de 7,4.

Il y a eu plus d’une dizaine de répliques.

Il est 3heures du matin ; le téléphone ne marche toujours pas ni l’électricité dans la capitale. Tout le monde est dans la rue dans la capitale haïtienne et sous les décombres, sans eau, sans électricité et sans les moyens de premiers secours. D’après la radio 90.6, il y a des coins qui sont complètement rasés de la carte même le palais national, d’après la radio, est touché.

Moi, j’ai décidé d’aller sur place le jeudi 14 janvier 2010.

Le 13 janvier, comme ici dans le village, il y a beaucoup de maisons détruites, je préfère rester pour faire l’inventaire avec les villageois.

A 10h55, une 3ème réplique. Comme le téléphone ne marche pas, j’ai décidé de prendre la route pour Port au Prince parce que j’ai appris à la radio qu’il y avait beaucoup de morts encore sous les décombres dans la capitale, j’ai décidé d’y aller apporter mon aide.

Dans la 11ème section, pas de morts, beaucoup de dégâts : les maisons sont détruites, tous les greniers sont détruits, les récoltes sont à portée des animaux, tous les gens sont dans la rue.

Je n’ai aucune nouvelle de mes sœurs qui habitent à Port au Prince. Je n’ai pas le choix.

Mercredi 13 janvier 2010

Depuis le matin, j’ai travaillé avec les gens pour faire un 1er bilan sur 4 communes. Voici les résultats de la commune de Boucanlamare et de celle de Nan Baka (en pièce jointe). Il reste les communes de Polaton Letan, Luberan, Font Plaisir que je n’ai pas enregistrés.

Puis, je décide de descendre pour voyager malgré que la terre continue à trembler et je suis resté à passer la nuit dans la voiture par mesure de sécurité.

Pour aider tous les gens de cette localité à reconstruire les maisons, il nous faut 5900 sacs de ciment environ en sachant que le prix d’un sac de ciment est de 300 gourdes (environ 6€) actuellement, sans compter le transport.

Jeudi 14 janvier 2010

A 6 heures du matin, j’ai pris le voilier (love) pour me rendre à Arcahaie. Et après direction Port au Prince avec 3 valises, une tente et 3 kilos de médicaments.

Quand je suis arrivé dans la capitale, impossible d’apporter de l’aide. Rien n’est organisé, pas de moyen de transport et de communication, aucun centre de soins. Les cadavres sont dans la rue partout ou sous les ruines. Les enfants crient sous les ruines et les autres bâtiments. Les blessés sont partout. Pas d’eau potable, tous les magasins sont fermés ou écrasés. Il y a du pillage partout. Tous les gens sont dans la rue.

Tous les bâtiments de l’Etat sont par terre avec les employés. Le Palais National est à refaire, la DGCI (Direction Générale du Centre des Impôts) est complètement détruite, la Chambre de commerce à plus de 80%.

Les bâtiments sont touchés, des quartiers entiers sont rayés de la carte. Si on regarde la rue Pavée, tous les bâtiments sont touchés.

La ville de Léogane est détruite à plus de 80% : toutes les maisons sont par terre.

Après la visite de Port au Prince, j’ai décidé de rentrer à la Gônave parce que l’insécurité commence à se faire sentir. Rien n’est organisé, dans toutes les rues des affaires sont éparpillées, les magasins sont détruits ou ils sont fermés, pas d’eau potable, pas d’endroits pour regrouper les gens. Tous les gens sont dans tous les coins de la rue pour passer la nuit : pas de matelas, pas de sacs de couchage, les enfants sont par terre ou sur un morceau de carton dans différents coins de rue.

Pour l’instant, nous avons besoin de tout comme des tentes, des premiers soins.

Les bateaux aident ; ils empilent la population qui traverse le golfe de la Gônave de la Gônave à Arcahaie gratuitement pendant 4 jours, ce qui favorise beaucoup de gens pour aller voir les parents qui sont à Port au Prince et favorise aussi le retour des gens à la Gônave.

D’après les constats et les témoignages des gens, la situation va s’aggraver très rapidement, on peut dire dans les jours à venir.

Toutes les maisons sont écrasées à plus de 80% à Léogane, la banque de Léogane est écrasée, l’église écrasée…tout le monde est dans la rue : pas de tentes. L’orphelinat est tombé net avec tous les enfants dedans et jusqu’à vendredi, personne n’a porté secours pour les aider.

Il y a beaucoup de cadavres dans la rue de Léogane. Dans le grand cimetière, ils ont fait une fosse commune pour mettre tous les morts.

Au téléphone, le samedi 16 janvier 2010 à 23h15 :

« Le plus urgent est de reconstruire les maisons car le si peu de nourriture de réserve est dehors et les animaux se servent et font des dégâts.

Beaucoup de population arrive actuellement de Port au Prince. La nourriture va devenir un gros problème de même que l'acheminement : la gazoline (l’essence) devient rare. »

mercredi 20 janvier 2010

Premiers soins a l'APROSIFA

COMMUNIQUÉ


Services en soins de santé de primaires
disponibles gratuitement à APROSIFA


APROSIFA s’incline devant la mémoire des hommes et des femmes, des jeunes et des aînés violemment enlevés le 12 janvier 2010 par le séisme dévastateur laissant ses cicatrices dans notre corps et dans notre cœur, dans nos cadres de vie comme dans notre environnement global. APROSIFA reste solidaire de tous et de toutes au milieu de cette tragédie en dépit des dommages qui sont les siens.


Pressée par les besoins en soins de santé des plus vulnérables, APROSIFA informe les personnes blessées et leurs proches que la clinique d’urgence sera opérationnelle à partir de ce mercredi 20 janvier 2010 dans son local situé au 122 sur la route des Dalles entre 8 heures AM et 4 heures PM. Les services en soins d’urgence seront assurés par une dizaine de médecins avec l’aide des missions allemande, cubaine et portugale. Les femmes enceintes, les enfants et personnes âgées pourront y recevoir en priorité les soins que nécessite leur état. Une cellule d’encadrement psychologique sera aussi disponible. Aucun frais ne sera exigé.


APROSIFA saisit l’occasion pour féliciter et remercier au nom des populations de Carrefour-Feuilles et de Martissant les peuples des pays qui ont assuré Haïti de leur solidarité. Leur réconfort et leur assistance matérielle ont certainement insufflé énergie et vitalité intérieure et physique aux gens durement touchés en dépit des irrégularités à déplorer dans la coordination et la distribution de l’aide à la population victime.


Convaincue que les pays solidaires continueront à offrir leur appui à la reconstruction du pays, APROSIFA souhaite que leur assistance saura respecter la souveraineté d’Haïti et la dignité du peuple haïtien.




Ces services sont organisés par APROSIFA grâce à l'appui de CHRISTIAN AID, ICCO, AMI, La Brigade Médicale Cubaine, la Mission Allemande





Pour l’APROSIFA




Rose-Anne Auguste
Conseillère technique de APROSIFA






Port-au-Prince, le 20 janvier 2010


Numéro de téléphone à contacter: 3-589-9907 ou 3-528-5208 ou 3-765-1603

Libération : Haïti année zéro - par Jean-René Lemoine

HAITI, ANNEE ZERO

par Jean-René Lemoine

publié dans Libération du 19 janvier 2010



Avant toute chose, redisons-le. Il n’y a pas de malédiction haïtienne. Si malédiction il y a, elle est dans le fantasme d’un Occident dont on se demande s’il n’a pas besoin d’une terre où dévider sa propre peur. «Haïti, pays le plus pauvre des Amériques», ce slogan mis en exergue dans de si nombreux articles, semble brandi comme une amulette, un exorcisme. Que signifient ces mots, répétés à l’envi comme une sentence ? Que c’est là et pas ailleurs que ce séisme devait advenir ? Qu’il n’y a plus, qu’il n’y aura jamais plus d’espoir ? Qu’il existe sur terre un espace dédié exclusivement à l’horreur ? Au début des années 80, la rumeur disait que le foyer du sida était en Haïti. La peste était née là-bas. Ce pays-là représentait l’infini danger tout comme maintenant il synthétise pour beaucoup l’infinie misère et le cataclysme annoncé. Et avant encore, quand je me disais haïtien, on me répondait «ah oui, les Tontons Macoutes !» cette proposition n’étant même pas insérée dans une phrase structurée. Haïti était réductible à ce seul lieu commun. Je sais combien ce pays est pauvre, fragile, malmené. Je sais qu’il a connu une kyrielle de malheurs, a subi, entre autres, les dictatures des Duvalier, père et fils, mais on ne raconte pas une terre, aussi meurtrie soit-elle, en faisant un zoom sur une plaie. C’est lacunaire et donc faux. Il serait plus juste de dire qu’Haïti est un pays bouleversant qui dans sa douleur cèle aussi une incroyable et inestimable vitalité. C’est un pays où les gens ont une force de résilience qui les maintient debout, un pays où la violence fait des ravages, mais où l’individu n’est pas agressif. Un pays qui a résolu son Œdipe avec la France, dont il fut la plus riche colonie, qui a conservé et transfiguré sa mémoire africaine. Un pays incroyablement riche en traditions, où l’art et le mystère sont partout. C’est un pays de peinture, de sculpture, de littérature, de musique. C’est aussi le pays où une religion, le vaudou, accompagne de ses rites le quotidien d’un peuple et là encore, on est loin des clichés de sorcellerie. Un pays de contes et de mythologies où le merveilleux est à la croisée d’innombrables chemins. Un pays qui a gardé, dans son extrême dénuement, le sens et la générosité. Beaucoup de gens qui y ont vécu pourraient en témoigner, car aussi paradoxal que cela puisse paraître, on en tombe souvent amoureux.

Haïti fait partie du monde

Alors, de grâce, finissons-en avec cette épuisante et suintante compassion kouchnérienne, osons d’abord entendre ce que cette terre qui gémit maintenant tente de nous dire. Comprenons qu’elle pleure ses victimes et respectons son affliction. A l’annonce de la catastrophe j’ai été sidéré. J’avais beau regarder les images hallucinantes, je n’arrivais pas à les intégrer comme étant la réalité. Ensuite, j’ai, comme beaucoup, cherché à savoir où étaient mes proches, qui était vivant, qui était mort. Je voudrais dire à tous ceux qui souffrent, mes condoléances : dire que je souffre avec eux. Je sais combien c’est peu de chose, mais je me souviens que des mots m’ont consolé quand je pensais être inconsolable et je les glisse, ces mots, comme un talisman (qu’il est temps maintenant pour moi de rendre) dans la main de qui voudra les prendre.

Cela étant dit, je salue l’élan de solidarité que je vois naître de toutes parts et l’humanité que témoignent tous ceux que je rencontre. Le monde semble comprendre qu’Haïti fait partie du monde et qu’on ne peut plus abandonner cette contrée comme on l’a fait depuis si longtemps. Des gens agissent en cet instant, ardemment, distribuent aux sinistrés de l’eau, de la nourriture, des soins. Tout cela est admirable. Mais il faut dès maintenant penser l’avenir. Une amie haïtienne me disait : «On ne peut pas laisser les gens à la fois dans le dénuement et dans le traumatisme de l’au revoir, quand les organisations humanitaires s’en vont.»

On sait que les catastrophes ont sur beaucoup l’impact du spectaculaire. On sait à quelle vitesse ce même spectacle se démode. Mais si on ne change pas de point de vue, toutes ces images diffusées en boucles n’auront servi à rien. On ne peut pas poser un frêle paravent de charité sur un tel désastre et ensuite s’en aller, la messe étant dite. Il faut, il est indispensable que naisse une pensée pour que toute cette souffrance, toutes ces destructions n’aient pas eu lieu en vain. Il faut absolument penser à reconstruire. C’est d’abord la communauté internationale qui en a le pouvoir. Cela ne veut pas dire mettre Haïti sous tutelle, comme on enlève ses droits à un parent fou. Haïti est un parent, mais lucide. C’est un pays qui a besoin d’aide pour se relever et retrouver une cohérence. C’est un pays qui traverse la mort et demande à renaître. Je sais qu’il y a là-bas, malgré l’exode dont on a tant parlé, des gens capables d’agir. Il faut une concertation avec eux pour penser cette reconstruction. Si cela est mis en place, alors un espoir est possible. L’espoir d’un vrai changement. Reconstruire un véritable espace de vie, c’est un projet extraordinaire qui peut générer un profond bouleversement. Cette utopie peut demain devenir réalité.

Un espoir s’est levé

Lorsque l’on m’a demandé ce témoignage, j’ai répondu que j’étais incapable d’écrire, car pétrifié, il me fallait du temps. Et puis bien sûr, à la seconde suivante, j’ai commencé à écrire, dans ma tête. Je sais que des écrivains diront, raconteront ce qui s’est passé. Cela aussi est important. J’espère que leurs mots pourront non seulement témoigner du désastre, car une mémoire est nécessaire, mais qu’ils diront aussi que quelque chose s’est ouvert, qu’un espoir exemplaire s’est levé dans cette île de la Caraïbe, sœur de douleur et complice de tant d’autres îles, de tant d’autres pays.

lundi 18 janvier 2010

Site d'information et de ressources Lasiren




Chers amis,
 
Suite au tremblement de terre qui a frappé de plein fouet Haïti le mardi 12 janvier 2010, nous avons créé un site de ressources destiné à tous ceux qui sont touchés par cette tragédie.
 
Notre but est de fournir de l’information pertinente à travers le site: 
http://www.lasiren.com


Nous vous prions de faire circuler l'adresse de ce site au plus grand nombre possible. Veuillez nous communiquer toute information adéquate et liens à inclure sur le site. Nous travaillons sans relâche pour finaliser la construction du site et pour fournir des renseignements utiles. Nous ferons des mises à jour sur le site deux fois par jour.
 
Actuellement, nous publions les liens d’information en français et en anglais. Nous sommes à la recherche d'un traducteur (de l’anglais vers le français) pour nous aider à rendre le site entièrement bilingue.
 
Veuillez nous envoyer tout lien et information pertinents à : 
info@lasiren.com
 
Nous vous invitons à visiter régulièrement 
www.lasiren.com afin de rester au courant des mises à jour et pour savoir comment nous pouvons continuer à aider.
 
Nous vous remercions pour votre participation!
 
L’équipe de Lasiren.com
http://www.lasiren.com/


______________________________
_____________________________________________________



Dear Friends,
 
In the wake of the catastrophic earthquake on Tuesday, January 12th 2010, we have begun to build a resource site for the friends and families of those affected by this horrible event.
 
Our goal is to provide resourceful information through: 
http://www.lasiren.com
We kindly ask you to forward the address of this website as widely as possible. Please contact us with any pertinent links and information to be included on the site.
The site is still under construction and we are working tirelessly to provide pertinent information. We will update Lasiren twice daily.
 
Currently we are posting French links in French and English links in English. We need a English to French Translator to help us make the site fully Bilingual.
 
Please send links and Information to: 
info@lasiren.com 
 
Please visit Lasiren.com often for updates and how we can continue to help.
 
We thank you for your involvement,
 
The Lasiren.com Team
http://www.lasiren.com/

dimanche 17 janvier 2010

Rapport de David Belle - Cine Institute - 17 janvier 2010

Du directeur de Cine Institute (Jacmel) de passage a Port-au-Prince
" Il m'avait ete rapporte que beaucoup des reportages americains representaient Haiti comme une poudriere prete a exploser. Et aussi que les histoires a la une des medias parlent de pillage, de violence et de chaos. RIEN NE POURRAIT ETRE PLUS LOIN DE LA VERITE.

J'ai visite toute la ville de Port-au-Prince des mon arrivee. L'etendue des degats est incroyable. A chaque pas, chaque coin il y a une tragedie horrible l'une apres l'autre: maisons, commerces, ecoles, eglises reduites en poussiere. A l'interieur de chauqe montagne de debris il y a des personnes pour la plupart mortes maintenant. L'odeur est insupportable. Dans chaque rue, il y a des gens - des survivants - qui ont tout perdu : maison, parents, enfants, amis. 

Nous n'avons a AUCUN MOMENT vu aucun acte d'agression ou de violence. Au contraire nous avons vu des voisins aidant des voisins et des amis aidant des amis ou des etrangers. J'ai vu des voisins creusant dans les debris avec leurs mains nues afin de trouver des survivants. Nous avons vu des guerisseurs traditionnels traitant les blesses; nous avons vu des ceremonies pleines de dignite pour des enterrements en masse et des residants patientant sous un soleil de plomb avec quelques maigres affaires. Une ville paralysee de deux millions d'habitants attendant de l'aide, des medicaments, de l'eau et de la nourriture.  La plupart ne les ont pas recus. 

Haiti peut etre fiere de ses survivants. Leur dignite et leur decence face a cette tragedie est en elle-meme extraordinaire. 

David Belle, 17 janvier 2010. 

Ciné Institute Director David Belle reports from Port-au-Prince: 

"I have been told that much US media coverage paints Haiti as a tinderbox ready to explode. I'm told that lead stories in major media are of looting, violence and chaos. There could be nothing further from the truth. 
 


I have traveled the entire city daily since my arrival. The extent of damages is absolutely staggering. At every step, at every bend is one horrific tragedy after another; homes, businesses, schools and churches leveled to nothing. Inside every mountain of rubble there are people, most dead at this point. The smell is overwhelming. On every street are people -- survivors -- who have lost everything they have: homes, parents, children, friends. 

"NOT ONCE have we witnessed a single act of aggression or violence.  To the contrary, we have witnessed neighbors helping neighbors and friends helping friends and strangers.  We've seen neighbors digging in rubble with their bare hands to find survivors. We've seen traditional healers treating the injured; we've seen dignified ceremonies for mass burials and residents patiently waiting under boiling sun with nothing but their few remaining belongings. A crippled city of two million awaits help, medicine, food and water. Most haven't received any.

"Haiti can be proud of its survivors. Their dignity and decency in the face of this tragedy is itself staggering." 

                                                                                    David Belle, January 17th, 2010


Go to Ciné Institute's website for latest photos and footage coming from the students in Jacmel.

SUPPORT THE RECOVERY EFFORT
IN EARTHQUAKE DEVASTATED 
JACMEL.
donate now

Nouveau service d'urgence via Digicel - New emergency service via Digicel

En Haiti : envoyez un SMS vous localisant de votre tel a ce numero 4636
- Cela vous envoyer a ce site http://haiti.ushahidi.com
 qui est monitore par des equipes d'urgence. Pour le moment ce la marche que sur Digiciel, ce n'est pas encore operationnel sur Voila.
Si vous etes en Haiti et que vous voulez enregistrer le numero de qq1 d'autre envoyez un texto avec REGISTER ou REGISTRE et le numero de la personne et sa localisation a 4636
Si vous etes a l'etranger: envoyez un SMS REGISTER ou REGISTRE, le numero local de la personne en Haiti et son emplacement a +4673 749 4535
Attention, le code SMS est dependant de l'infrastructure locale, si elle ne fonctionne pas les SMS ne passeront pas. 
Autres options
SMS international +447624802524
ou envoyer un email a Haiti@ushahidi.com
Sur twitter with hash tag #haiti or #haitiquake
sur le web at http://haiti.ushahidi.com/reports/submit


A new emergency service just became available via Digicel.   Please pass this info on to anyone you've got on the ground:  


- If inside Haiti: text your location to 4636 directly from your own phone
It will upload directly to 
http://haiti.ushahidi.com/, which is being monitored by first responders. 
This will currently ONLY work on the Digicel network--it's not up for Voila yet.
- If inside Haiti and registering someone else's phone number: send a text with REGISTER or REGISTRE and the loved ones' number and location, to 4636
- If overseas: text REGISTER or REGISTRE and the loved ones' local Haiti number, and location to +4673 749 4535
- Note: The SMS shortcode is dependent on local telecom infrastructure; if the infrastructure fails, the local SMS service will not work

Other options: 
 international text at +447624802524
By sending e-mail to 
Haiti@ushahidi.com
On Twitter with hash tag #haiti or #haitiquake
Online at 
http://haiti.ushahidi.com/reports/submit

Please help spread the word on Twitter, Facebook and other social media or in any other way, if you can.

1er fevrier 2010 - Update de Conor Bohan - HELP Haitian Education & Leadership Program

The following message is from Conor:

Dear Friends,

Samson was recovering some books at the old HELP center yesterday afternoon when a neighbor approached him with a letter that someone had asked him to deliver to HELP. The letter announced the death of Marc-Erline Dezulma, a second-year HELP accounting student from Gros Morne. Samson gave the the letter to Garry, who spoke with Marc-Erline's family and confirmed her death: the Port-au-Prince apartment building where she lived collapsed in the quake, leaving no survivors.


Garry later discovered that students who had been filling out the contact spreadsheet in the days following the quake erroneously marked Marc-Erline as "contacted" rather than "attempted contact". We reviewed the entire list again today and found that another student, Evenson Jean, second-year in computer science, also perished when his classroom building crumbled, taking fifteen students with it.




Marc-Erline graduated at the top of her class in 2008 at Jean XXIII high school in Gros Morne. Her older brother Erland had been the top graduate two years before her, and the Catholic brothers at the school had sponsored him to study engineering in Port-au-Prince. Once admitted to HELP, Marc-Erline followed Erland to the city, where they were joined by a younger sister, who also perished in the apartment. Erland had the difficult task of returning to Gros Morne with the tragic news.

Marc-Erline was one suffered a big loss. It is hard to put into words what it means for someone with so much promise and who had worked so hard, overcoming all kinds of obstacles, to be crushed in this disaster. Please pray for Marc-Erline's family, the HELP
community, and Haiti."



Evenson Jean was the first in his family to graduate from high school. Also first in his class at his Port-au-Prince high school, he was one of a group of students previously sponsored by the FOKAL Foundation that transferred to HELP this year.

His advisor, Smryne Saintil, said he wasted no time adapting to HELP, offering his considerable computer skills whenever needed. Evenson usually attended classes in the morning session, but as first semester exams were approaching, he began to attend review classes in both the morning and afternoon to better prepare for finals. It is doubly tragic that Evenson paid the ultimate price for his determination to succeed.

Evenson Jean

The letter left for us at HELP in the name of the Ezulma family ends thus:

"We thank you for this noble service that you have offered our family, which, sadly, through this natural catastrophe, ended before its proper conclusion."

We will be establishing memorial scholarship funds for Evenson and Marc-Erline. Please let me know if you would like to contribute.

From January 21 2010
Dear Friends,
Help 108/108
"Gade yon mirak" can loosely be translated as "Behold a miracle." Today we tracked down the 2 students who we had not yet heard from. Starting earlier this week, we had sent students out looking for Weaventz Fougette. Today they finally located his neighbourhood; however, about the same time they arrived in a remote suburb of Port-au-Prince and met his mother, Weaventz strolled into the HELP student house about 10 miles away, blissfully unaware of the manhunt launched in his name. For the final student, Jovaski Rejouis, we received an email from a friend confirming that he was fine. It is no minor miracle that all 108 students and 8 staff members are alive and well; truly cause for celebration among the HELP family, in the midst of tragedy and loss.

There was lots of activity at the student house today, broken only by students racing outside at the first hint of aftershocks. We now have 20 students staying at the house and another 7 commuting, and Garry declared HELP open for business. Students not volunteering for the Red Cross were put to work getting our temporary office up and running. Electrical engineering students wired the house to run off a small generator and inverter, while an alumni accountant worked with computer science students to retrieve the accounts from a rescued hard drive. Another student, who had worked as a carpenter for a year before applying to HELP, installed new locks on doors and a team of students cooked the traditional lunch of rice and beans. We have been able to recover all but five student folders, and two student advisors began organizing and filing them. ESL teacher Samson Charles braved the destroyed HELP Center to extricate his computer and library books; Samson will begin intensive English classes on Monday.

While we will be able to keep the students busy in the short time, getting HELP and our neighbours back on their feet, we have started to think about how we can get the students back in school. We will be meeting with the universities in the coming days to see what their plans are and then formulate ours. Our goal is to put as many students back in school as quickly as possible and to keep the other students as productive as possible in the relief efforts.

Again, I would like to thank everyone who has donated in the past 10 days. It's hard to explain the conditions I found here. All gas stations and banks were closed, drinking water was scarce, roads were blocked by debris, and the electric grid was down. Water and gas have become less scarce, but banks remain closed, and I think it will be some time before the city's electric grid is back up. In the midst of destruction, scarcity and uncertainty, it has been a tremendous relief not to have to worry about how were were going to fund our relief efforts and to have the resources at hand to do what we thought best. Everyone at HELP is truly grateful! Barely a week after the quake we have accounted for all students and staff, found medical care for those in need, retrieved everything we could from the HELP center, set up temporary headquarters and assigned students to relief work with the Red Cross. None of this would have been possible with you.

Conor

To make a donation in support of HELP's relief efforts, visit our webpage at www.haitianeducation.org, or click here.
Sur 108 etudiants 105 ont ete retrouves sains et saufs. Tous les anciens etudiants aussi vont bien. Les blesses recoivent des soins.
Voir les photos du local Help.

_________
Out of 108 students currently enrolled in HELP, we have positively located 105, all of whom are alive and well. We had hoped to have 100% accounted for by the end of the day, but it was not to be. For the remaining three, we have sent out a general appeal on 3 Port-au-Prince radio stations.

We brought one student to an Israeli hospital which has just been set up, and our Administrator and longest standing employee, Edelyne Paul, got x-rays which revealed no break in her leg.

Additionally almost all alumni have been accounted for. So far we have beenextraordinarily fortunate.

Lastly, we visited the HELP center today. I think the pictures tell the story better than I can. It is a miracle that everyone made it out alive.

Dancing at the 09 San Francisco Event

Dancing at the 09 San Francisco Event

My sincere thanks to everyone for your thoughts and prayers. Your generous financial support provided us with resources needed for the immediate task of locating and caring for the HELP family of students and staff. Now, we look forward to rebuilding HELP, and having HELP assist in rebuilding Haiti.

Conor

To make a donation in support of HELP's relief efforts, visit our webpage athttp://rs6.net/tn.jsp?et=1102947605230&s=1495&e=001-CPaymcaOLsOccI5mr4WmdWSj12wn-v1SBobSEmEHNM-fY2we0FhTB8QcdsnBmNF7usxlCVkx7W6UW82ZyQ3jGNHCk7E9td8cwCc-ELW_5-Ea8ScUmjN8w==, or click here.
________________________
The following message is from Conor:

I'm writing this on Saturday night, but you likely won't read it until Sunday morning at the earliest because internet is one of the many rare commodities. Saturday and Sunday still mean something to you, but there aren't really any days of the week here. Everything is rightly referred to as before and after. At a pharmacy where I was looking for eardrops the pharmacist asked "when did your ear start hurting?" To which a customer next to me said slyly, "Tuesday, right?"

Before and after. Before, when life was normal, very difficult but predictable, and after, after those few seconds when Port-au-Prince changed forever and with it, people's lives. Most people sleep outside now, even those whose houses are still standing. "Most" means hundreds of thousands of people sleeping in parks, on peoples lawns, public squares and on the streets; from dirt alleys in neighborhoods to major city thoroughfares, the streets close at dusk as people sweep up and then lay their bedding, placing makeshift barriers and slow burning fires to warn the occasional passing vehicle. It's hard to tell how long this can last, but after only four nights, it is an accepted routine.

Rather than sleep in the streets, many more hundreds of thousands have left the capital, heading back to their hometowns in what must be the largest reverse migrations (urban to rural) in Haiti's history. In the hours following the quake, many people started walking home, including a friend who walked for 2 days to the town of Jacmel. We set up our HQ at a student house that survived virtually untouched and started contacting all the students today, via text message and phone calls, to find out where they are. Most of the HELP students who come from outside the capital have also returned to their families, where they have a bed, food and water and peace of mind. It reassures us to know that they are back with their families. It's also reassuring to look at the list of all the places they have returned to; towns and cities, small and large, all around the country. In the midst of horror and tragedy, it's a nice reminder that HELP is fulfilling its mission to find the best students, no matter where they are. We have positively located over 70 students, staff and alumni, and so far we have not had a single report of anyone who died. We are hopeful that we will locate the remaining people in the coming days.

I want to send out a special thank you to everyone who has donated in the past few days. These donations come at a critical time. Tracking down the students takes resources that are increasingly expensive; with all gas stations closed since the quake, gas is selling at $10 a gallon, and telephones which sold for $10 new last week are selling for $40 used. We still need your contributions to ensure that we track down each and every member of the HELP family. Once we do so, we will think about ways we can use our resources to help others. In the midst of overwhelming devastation, we have no choice but to push ahead.

Kenbe la

Conor

PS: Conor has asked me to convey that internet is still nearly non-existent; if you need to reach him urgently, the most reliable method of communication is text messaging to one of his two phones:
011-509-34-54-0240 or 917-355-0572.

samedi 16 janvier 2010

Galerie Monnin, aide pour les artistes

HAITI :: POUR UN NOUVEAU DEPART :: ON THE ROAD TO RECOVERY
InboxX
epierrelouis@fokal.orgX

 
Reply
 

Galerie Monnin

 to epierrelouis
show details 1:10 AM (12 hours ago)

Préfète Duffaut  " États-Unis,  France et le Canada supportent Haiti " :: " Friends of Haiti "


 
Chers amis :: Dear Friends of Haiti,
 
Nous avons été touchés par vos témoignages d'amitié en ces jours funestes et de deuils.
Nous sommes sains et saufs avec l'espoir  que cette horrible catastrophe engendrera une prise de conscience collective qui sera bénéfique au pays.
Malheureusement, jusqu'à présent, nous sommes sans nouvelles des artistes de la Galerie du aux effondrements de toutes les infrastructures (télephones, électricité, eau, gasoil, routes...)
Nous espérons qu'ils seront sains et saufs.
Si vous voulez aider les plus démunis, trouvez ci-dessous quelques liens utiles :


Pascale Monnin " La terre crémite " :: " The earth cremits "
 
We are very touched and deeply appreciate your concern for us during this horrendous time of death and mourning.
We are safe and have hope that this catastrophic experience will enlighten the collective conscience and be beneficial for the country.
Unfortunately, until now, we have no news of any artists of the Galerie as we are deprived of any type of service and infrastructure (tel, gas, electricity, roads, water...)
We hope that they are all safe and sound.
If you want to help the hardest hit, please find below several helpful links :

 

Fritzner Lamour  " Le medecin de famille " :: " The family's doctor "

 
Merci de tout coeur :: With our heartfelt thanks,
La famille Monnin :: The Monnin family


Faites un don à notre Fondation et l'argent ira directement aux artistes de la Galerie et aux sinistrés ::
Give to our foundation and the money would go directly to the artists of the Gallery and those in need :
 FONDAM : http://www.fondam-haiti.org/donate.html

  
The following link lists all the organizations who have offices established in HAITI ::
Le lien ci-dessous liste toutes les organisations qui ont de l'expérience sur le terrain :
 
 
and we would like to point out the following organizations among this list ::
de cette grande liste nous aimerions signaler les organisations clefs :
 
o  Centre GHESKIO : http://wcmchelpshaiti.org
o  Project Medishare with Dr. GREENE :  http://projectmedishare.org/
o  Red Cross  (as well you can text : HAITI  to 90999 to donate $10)
o UNICEF
 O  Plein Soleil : http://www.pleinsoleil.org/school.html
o  Ciné Institute (in Jacmel) : http://www.cineinstitute.com/news/

 
en FRANCE :
o  Chaine de l'espoir  (clinique Margareth Dégand) :  http://www.chainedelespoir.org/
 
 
en BELGIQUE : http://www.geomoun.org
 
 

Saint Loui Blaise " L'enterrement " ::  " The funeral "
 
 
 
>>>>>>>>> WWW.GALERIEMONNIN.COM  
Tue to Fri : 11am - 6pm - Sat: 11am - 4pm
+(509) 22 57 44 30- 34 46 84 64 -36 80 32 40
USA phone ringing in Haïti: (214) 736 9554
19 Rue Lamarre B.P15559 Pétionville Haïti 
GALERIEMONNIN@GALERIEMONNIN.COM

KILLY " Trough the valley of death "